La relation entre auteur et destinataires du texte

Sommaire général
Remarques préliminaires
Module 1 : Quel type de rapport allez-vous produire ?
Module 2 : Comment présenter votre rapport ?
Module 3 : Comment situer vos idées et celles des autres ?
Remarques préliminaires
La relation entre auteur et destinataires
D'où viennent nos idées ?
Dialogue avec vos prédécesseurs et caractère polyphonique des textes
Les citations pour s'appuyer sur une autorité et développer des idées nouvelles
Comment positionner votre propre discours ?
Les notes, leur relation aux citations, comment les rédiger et où les mettre ?
Module 4 : Comment structurer votre rapport ?
Module 5 : Comment faire pour qu'un texte soit cohérent et dynamique ?
Module 6 : La bibliographie
Module 7 : Table des matières, Annexes, illustrations et légendes, index

 

 

Comme tout document rédigé, un rapport présuppose un lien entre rédacteur et lecteur. La première intention de l'auteur d'un rapport est précisément de rapporter une entreprise à un destinataire spécifique, de rendre compte de ce qui a eu lieu (ou aura lieu dans le cas d'un projet de recherche). Contrairement à la dissertation ou à l'essai qui visent une réflexion générale, le rapport est un instrument de travail destiné à un lecteur identifié qui peut l'avoir sollicité ou commandé et s'en servira pour tirer des conclusions pratiques et prendre une décision. Le rapport doit de ce fait :  décrire, expliquer, justifier des choix et présenter des résultats,  faire progresser la réflexion sur l'activité en question et faciliter la formation d'opinion chez le lecteur. Vous exposez à quelqu'un ce que vous avez fait (pour un rapport d'activité, de stage, de recherches en cours). C'est donc en partie un compte rendu au sens propre du terme : vous rendez des comptes du temps (et parfois de l'argent) que vous avez employé à une certaine activité qui a pu être décidée en accord avec le mandataire. Qu'ils soient préparés pour le monde du travail ou pour celui de l'université, le rapport, le mémoire, la thèse, le projet, la présentation de recherches en cours appartiennent à la catégorie des textes argumentatifs.

Les textes argumentatifs

Par-delà leur spécificité, les textes argumentatifs doivent obéir à un certain nombre de principes qui ne semblent pas particuliers à une langue ou à une culture. Ces principes semblent lier l'auteur et le lecteur par un consensus. On parle de contrat de lecture. L'auteur qui donne un document à lire s'engage à respecter certains critères. Tout lecteur, directeur de projet, éditeur, commanditaire d'un rapport d'expertise aceptera un texte à condition que l'auteur respecte :
 le principe de la logique de la pensée, la cohérence de l'ensemble du discours,
la logique thématique sans jamais sauter du coq à l'âne
 le principe de la cohésion de l'expression
 le principe de non-contradiction avec ce qui a déjà été affirmé
 la satisfaction des attentes créées chez le lecteur (averti ou profane)
 La ventilation des différents aspects du problème pour qu'aucun des points de vue essentiels ne soit omis.
 le maintien obligatoire, dans une même phrase, du point de vue choisi, sans passer du point de vue de celui qui parle à celui de la personne qui subit l'action
 le respect de la chronologie (de l'antériorité ou de la postérité) dans l'exposé des faits.

exercice

Observez l'exemple suivant tiré de l'introduction d'un rapport présenté à l'Assemblée nationale :

"J'ai choisi de centrer ce rapport sur le fonctionnement des Centres culturels, ce qui nous a amenés à aborder la question de leurs relations avec les Alliances françaises, sans toutefois consacrer à ces dernières une étude détaillée. Ce choix s'explique, non que je sous-estime le rôle des Alliances mais parce que, bien au contraire, je suis convaincu qu'elles constituent un élément majeur de notre dispositif culturel à l'étranger qui justifierait en lui-même un rapport complémentaire.

Que l'on ne se trompe pas sur mes intentions : le but de ce rapport n'est pas de dénoncer et sanctionner. Il se veut au contraire une contribution positive à la politique ambitieuse du Ministre des Affaires étrangères en matière de coopération culturelle. Il prône une clarification des rôles des uns et des autres et aborde la question très difficile de la réforme de l'État. Le ministère des Affaires étrangères a eu le mérite d'engager une réforme de son administration ; il lui faut maintenant l'approfondir pour la faire aboutir. La volonté politique est là mais elle ne saurait suffire ; toute réforme est aussi une question de savoir-faire "

Rapport d'information sur "Les centres culturels français à l'étranger", présenté à l'Assemblée nationale par le député Yves Dauge, le 7.02.2000. Pour le texte intégral :

http://www.assemblee-nationale.fr/rap-info/i2924.asp

 

 

Destinataires du texte : Outre le lecteur non identifié (qui accède au texte via Internet par exemple), on remarque au moins 4 "destinataires", directs ou implicites : les députés de l'Assemblée nationale, le Ministre des Affaires étrangères, les Centres culturels français à l'étranger et les Alliances françaises. Le rapporteur établit un dialogue privilégié avec certains d'entre eux en recourant linguistiquement : - à l'affirmation directe ("J'ai choisi de…" emploi de la première personne), - à la dénégation ("non que je sous-estime le rôle des Alliances mais parce que…") - à la précaution oratoire "Que l'on ne se trompe pas").

 

 

 

 
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 12/12/02