exercice
1. Soulignez les mots, les tournures, les éléments
grammaticaux qui indiquent que l'auteur "boucle" son texte.
2. Distinguez les deux temps des conclusions, celui du résumé
ou synthèse et celui de l'ouverture.
Exemples de 7 conclusions
1 - Conclusion du rapport présenté par des étudiants
de l'ENA (1999-2000) sur l'exclusion
"Malgré un souci d'exploiter au mieux les outils
existants, la mise en uvre des propositions du groupe requerrait
l'adoption de certaines dispositions législatives car de
nombreux dispositifs de lutte contre les exclusions ont été
institués par la loi, qui en a parfois réglé
les moindres détails. Le gouvernement pourrait proposer,
à l'occasion de l'évaluation de l'application de la
loi du 29 juillet 1998 qu'il doit effectuer en vertu de son article
159, une loi de simplification de la lutte contre les exclusions.
Cette loi pourrait permettre d'alléger le corpus juridique
applicable à la lutte contre les exclusions et, en abaissant
le niveau juridique de certaines dispositions, de donner plus de
marges de manuvre aux acteurs de terrain, notamment dans la
composition et le fonctionnement des instances de coordination.
Les initiatives locales, déterminantes pour le succès
de cette politique, se verraient ainsi stimulées. Au-delà
de cette loi, un renforcement de la lutte contre les exclusions
exige avant tout une amélioration des méthodes de
travail de l'Etat tant en interne que dans son partenariat avec
les autres acteurs locaux. Au sein des services de l'Etat, l'octroi
au préfet de moyens, financiers et humains, nécessaires
au pilotage de la lutte contre les exclusions juridiques contribuerait
à renforcer l'efficacité d'une administration déconcentrée
plus responsable et mieux coordonnée. Dans ses relations
avec ses partenaires, l'Etat, désigné comme chef de
file au niveau départemental, devrait organiser la mise en
cohérence des politiques, notamment par une harmonisation
de leurs périmètres d'action, par une contractualisation
financière pluriannuelle avec les agglomérations et
les associations. Le coût de la mise en uvre de ces
propositions serait limité. En effet, elles sont pour la
plupart de nature institutionnelle ou relèvent de la modification
des pratiques administratives. Certaines sont même de nature
à générer des économies grâce
à la rationalisation des procédures et des structures.
L'analyse de l'impact des propositions montre qu'elles sont
susceptibles d'être bien accueillies par les différents
acteurs malgré les réticences des organismes de Sécurité
sociale. La combinaison d'un effort de repérage des plus
démunis, d'une réponse plus adaptée à
leurs besoins et d'un traitement administratif plus efficace de
leur situation offrirait aux personnes en situation d'exclusion
des chances accrues de réinsertion".
2 - Conclusion du projet de recherche de l'historien Jean Philippe
PRIOTTI sur Bilbao dans le commerce européen du XVIème siècle, juin
1992
"Toutefois, la réalité sociale et économique
de ce monde marchand ne saurait être uniforme sur la longue
durée. Elle subit des variations au fil des conjonctures.
Ce nouvel aspect nous semble très important. Non seulement
nos sources donnent la possibilité d'évaluer l'impact
d'une conjoncture courte (guerres, épidémies, incendies
ou inondations par exemple) mais aussi de percevoir les mouvements
longs, les phases d'expansion et de crise du commerce. Face à
ces changements, l'attitude de nos marchands, leurs stratégies
d'affaires, parfois même la structure de leur commerce, se
modifient. C'est un nouveau monde à considérer. En
fait, il s'agit de mesurer l'importance de la "maldad de los
tiempos" (la méchanceté des temps) comme les
marchands eux-mêmes l'écrivent, d'affirmer l'adéquation
du terme de crise pour la fin du XVIème siècle ou
au contraire, de l'infirmer. De là, la comparaison avec d'autres
villes, d'autres ports, à la même époque, apparaît
nécessaire pour dégager l'originalité des "mercaderes"
du havre biscayen et déterminer la place de Bilbao dans "l'économie
monde".
En résumé, une approche quantitative grâce
à l'exploitation statistique de documents de type sériel
permet de retracer l'évolution de la conjoncture commerciale,
mais l'économique ne saurait suffire. Le dépouillement
de la correspondance et de documents plus " personnalisés "
(testaments, inventaires) permet d'aboutir à l'étude
d'un groupe social diversifié celui des marchands de Bilbao,
oligarchie locale puissante, mais groupe parfois démuni face
aux événements et aux acteurs du commerce international
qui souvent le dépassent par leur envergure ".
3 - Conclusion du projet de recherche de Véronique RIDEAU sur
les écrivains libéraux anglais et français et les expositions universelles
de 1851 à 1900, juin 1993
"Ce projet de recherche, tel qu'il vient d'être esquissé
poursuit donc une double finalité. Les expositions universelles,
parce qu'elles rompent le rythme et le déroulement ordinaires
du temps, favorisent les prises de position. Elles sont des points
de cristallisation autour desquels les convictions s'expriment,
les affinités ou les désaccords se reconstituent.
En ce sens, elles permettent d'éclairer davantage la pensée
des écrivains libéraux interpellés par un événement
majeur de leur époque. Mais au-delà, c'est surtout
la confrontation des écrits des libéraux anglais et
français qui nous intéresse. Ces hommes, dont on doit
chercher à savoir s'ils se sont beaucoup rencontrés
et lus prennent-ils des positions communes ou divergentes, au gré
d'une tradition et d'une conjoncture nationales différentes
; ou bien à l'inverse, se rejoignent-ils, malgré leur
différence, pour de communs refus et des enthousiasmes partagés
? Ces hommes dont on sait qu'ils s'intéressent aux nations
qui les entourent, quelle vision ont-ils de l'Europe ? Est-elle
pour eux le fruit d'un même héritage, un espace privilégié
de circulation des marchandises, des techniques et des talents ou
bien à l'inverse, le lieu d'affrontement entre des nations
rivales dont on maintient difficilement l'équilibre ?
A toutes ces questions, on voudrait tenter d'apporter par une
approche comparative quelque éclaircissement. Comme tout
projet de recherche, ce rapport par la foison de ses questionnements
laisse entrevoir la richesse du domaine à découvrir.
Pour le décideur certainement un argument pour considérer
ce projet comme digne d'être financé."
4 - Conclusion composée par Blanca Montejo, chercheuse
en droit, à un texte sur les rapports entre pouvoir local
et pouvoir national en Espagne (sept. 1997)
"Au cours de l'évolution suivie par l'Espagne depuis
la fin de la dictature, la décentralisation a atteint un
degré important qui doit être considéré
de manière positive. La relation entre le pouvoir national
et régional permet un niveau d'"auto gouvernement"
raisonnable bien qu'on puisse accepter aussi la possibilité
de créer un État fédéral. Les moyens
démocratiques qu'offre notre système doivent être
considérés comme le cadre fondamental à respecter
pour satisfaire les revendications nationalistes. Les règles
du jeu doivent absolument être observées, par tous,
afin de vivre en paix. La tolérance est un devoir.
Actuellement, la défense de la démocratie est
le principal objectif en Espagne contre ceux qui, sous prétexte
de nationalisme, attentent à la liberté des gens."
Ce document ne montre pas les deux parties attendues dans
une conclusion.
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5 - Conclusion au texte "Morale, éthique, politique" de Paul
Ricur, Pouvoirs, n° 65, 1993
"Notre méditation se clôt ainsi sur une boucle.
Nous nous sommes demandé au départ quelle sorte de
sujet était présupposé par la philosophie politique
; nous avons répondu : un homme capable, défini par
des pouvoirs qui ne s'épanouissent que dans le milieu institutionnel
couronné par l'instance politique. Le pouvoir politique est
ainsi apparu comme la condition d'actualisation des pouvoirs de
l'homme capable. Appelons citoyen cet homme capable actualisé
par l'instance politique. Le cercle sur lequel nous voulons conclure
consiste en ceci : que le pouvoir politique, en raison de la fragilité
que révèlent les paradoxes du pouvoir, n'est "sauvé"
que par la vigilance de ces mêmes citoyens que la cité
a en quelque sorte engendrée."
Ce texte, en revanche, nous parait parfait et digne d'émulation.
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6 - Conclusion au texte "L'Espoir" d'Ignacio Ramonet, Le Monde
Diplomatique, janvier 1996
"L'attention avec laquelle les salariés européens
ont suivi les événements de France (en décembre
1995) montre à quel point ces angoisses sont partagées.
Partout, des mesures injustes et inégalement réparties
sont menées à peu près dans les mêmes
termes et à un rythme identique, sous la pression des marchés
financiers. Partout les citoyens s'interrogent sur l'intérêt
de bâtir l'Europe sur les ruines de l'Etat providence, sur
la régression sociale ; ils se demandent où est le
progrès dans tout cela.
Et tirent de la révolte française une leçon
: l'internationalisme a changé de camp. Naguère arme
des travailleurs, il est aujourd'hui au nom de la mondialisation,
mis en uvre par les marchés globaux, les entreprises
mondiales, la technocratie bruxelloise... Face à cette offensive
conjointe, la riposte peut-elle demeurer simplement locale ? A quand,
pour avancer enfin vers l'Europe sociale, la protestation unitaire
de l'ensemble des syndicats et des citoyens des Quinze ?"
La conclusion incite à tirer la leçon d'une
analyse négative. Elle est un appel à l'action.
C'est pourquoi elle met le lecteur en alerte en lui posant
des questions et suggérant une stratégie.
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7 - Conclusion au texte de Ségolène Royal, "Les jeunes ont droit
à la beauté", La Vie, décembre 1988
"Nous, Européens, n'avons-nous rien à dire
pour défendre notre culture ? Enfants de la guerre et de
l'holocauste, nous n'avons pas le droit de former les jeunes générations
à l'indifférence à l'égard de la violence.
Car elles ont droit aussi au rêve, à la beauté,
au romantisme, bref, à tout ce qui fait aimer la vie ou qui
en donne une image positive."
Ici le lecteur est pris de court. La conclusion est très
abrupte.
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