Les
reprises ou anaphores
Inventaire
des anaphores
Exemples
d'anaphores couramment utilisées dans les textes formels
Comment
une argumentation est-elle structurée ?
Constructeurs
d'espaces et de temps, de perspectives et de polyphonie
Commentaires
métatextuels
Connecteurs
Tableau
des connecteurs
La
cohérence du texte
Les reprises
ou anaphores
Une anaphore est une expression linguistique qui reprend ou renvoie à
une entité déjà introduite dans une phrase antérieure.
Cette entité (mot, idée, etc.) s'appelle l'antécédent.
1 - La manière la plus économe d'anaphoriser se
fait par l'ellipse. Dans l'anaphore par ellipse on omet tout simplement
la mention du référent. Ce procédé elliptique
ne s'emploie qu'avec des verbes coordonnés ayant le même
sujet.
Ex 1 : Mitterrand (François). Homme politique français.
Mobilisé au début de la Deuxième Guerre mondiale,
il fut fait prisonnier, Ø parvint à s'évader, Ø
entra dans la Résistance et Ø fonda Le Mouvement national
des prisonniers.
Dans ce premier exemple, l'ellipse est marquée par Ø (=
zéro).
2 - L'anaphore pronominale est constituée du pronom personnel
il (elle, ils, elles) qui peut, selon les contextes
linguistiques, varier avec des pronoms démonstratifs : celui-ci/là,
celle-ci/là, ceux/celles-ci/là.
3 - On peut également "anaphoriser" ou reprendre
un antécédent au moyen d'une variation lexicale.
On introduit un nom par un article défini (qui indique qu'il s'agit
d'un élément déjà connu). Cela peut se faire
par une simple répétition lexicale comme dans l'exemple :
Le leader du Front National a vaincu Jospin au premier tour. Il est
douteux que le leader du Front National puisse gagner le 2e tour.
Mais il vaut mieux l'éviter: les répétitions sont
signe de pauvreté lexicale en français et les traités
de stylistique recommandent de préférer la variation anaphorique.
Celle-ci permet d'ajouter de nouvelles informations ou des informations
connues mais nouvelles dans le discours.
4 - Dans les deux exemples qui suivent, on observe un procédé
extrêmement courant en français consistant à co-référer
à un antécédent tout en variant la dénomination.
Ce type d'anaphore est appelé "anaphore infidèle"
parce que l'on ne peut pas être certain qu'elle renvoie "fidèlement"
au même référent que le nom antécédent
ou à un autre. (Un synonyme est toujours un peu différent
du premier mot proposé)
Ex 3 : La gauche a ignoré les signaux d'alarme. Ce que Jospin
n'a pas vu. Pour le candidat socialiste, l'essentiel était de démasquer
Chirac.
Ex.4 : Chirac : coup dur. Comme la plupart des Français, le
président sortant est tombé des nuages dimanche soir.
Dans les quatre exemples cités, les anaphores sont coréférentielles,
c'est-à-dire qu'elles renvoient exactement au même référent
que l'antécédent.
5 - Dans d'autres cas, on trouvera des anaphores de type associatif
où les phrases sont reliées par notre savoir des propriétés
stéréotypiques des choses et des phénomènes.
Dans les exemples suivants, nous savons qu'il y a (normalement) une église
(et une seule) dans un village et qu'un tilleul a un tronc (et normalement
un seul) . Ex 5 : Nous arrivâmes dans un village. L'église
était située sur une hauteur. Ex 6 : Il s'abrita
sous un vieux tilleul. Le tronc était tout craquelé.
Ces anaphores associatives sont extrêmement importantes dans le
discours parce qu'elles permettent à la fois de continuer sur un
thème et de faire progresser ce thème en focalisant sur
une partie, un aspect particulier.
6 - Il y a un dernier type d'anaphore qui peut assurer la cohésion
textuelle, c'est l'anaphore qui résume (anaphore résomptive
ou synthétisante) du genre : Tout, cela, cette question,
ce problème, ces préliminaires, ces suggestions, etc.
Ce type d'anaphore résume ou synthétise le contenu de ce
qui vient d'être dit, que ce soit une phrase entière ou le
contenu de tout un passage ou de toute une partie.
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